Chapitre 1
Merci mon Dieu !
Si vous lisez cette lettre, c'est que vous avez trouvé ma fille. Malheureusement, je ne peux plus la garder…
Cela fait un mois que la guerre a éclaté dans nos villages de la colline du Nord. Le seigneur Del Capiton va gagner, c'est certain.
Il est beaucoup trop puissant avec toute son armée de soldats. Il a déjà détruit le village des Mifariens. Ils sont tous morts.
Certains Litobiens nous ont rejoins, mais la moitié des villageois sont morts sous les flammes. Nous ne pourrons pas tenir longtemps, nous,
les paysans. Nous n'avons que nos outils de travails pour nous défendre et eux ont des fusils. Nous ne pouvons même pas fuir car nos bœufs
ne courent pas aussi vite que leurs chevaux. La première partie de notre village est brûlée. Ma maison a sombrée dans les flammes sous mes
yeux. Mon mari me tenait dans ses bras tandis que dans les miens je serrais ma fille qui dormait. Notre village va bientôt disparaître.
Au moment où je vous écris, les derniers survivant s'entassent dans les dernières cabanes. Des femmes pleurent la mort de leur mari ou de
leur enfant, morts dans le massacre de nos maisons ou combattant au près de leur pères… Certaines ont préféré mourir, d'autres ont pris les
enfants orphelins en adoption pour le peu qu'il nous reste à vivre. Certaines, dont je fais partis, s'occupent des blessés, mais nous savons
que c'est peine perdue. Ils demandent parfois qu'on les tue pour arrêter leur souffrance. Ce n'est pas facile mais lorsqu'on les voit,
on les entend souffrir, on sait que c'est la meilleure solution. On ne peut leur refuser de mourir en paix. Depuis ce matin, les derniers
hommes sont au combat, menant bataille avec les seuls " armes " qu'ils nous restent. Mon mari est au front avec les autres. On ne sait pas
s'ils reviendront ce soir ou demain… Ici, tout le monde se demande combien de temps nous allons survivre. La famine nous rattrape à grands
pas. Si nous ne mourons pas dans les flammes ou par les balles, nous mourrons de faim. Les derniers vivres que nous possédons sont destinés
à nourrir nos enfants.
Jurnee va fêter sa première année dans dix jours. Je ne veux pas qu'elle meurt ici, au village des Hugiens. Enfin, ce qu'il en reste pour
le moment… J'aimerais qu'elle se souvienne de moi, de son père et de son village. J'ai mis dans le font du panier un dessin de nous devant
le village. Et j'ai marqué au dos le nom de son père, de moi-même et du village. J'espère que le dessin sera en bon état après le voyage.
Pour que celui-ci se passe au mieux, j'ai préparé le meilleur panier de notre fabrication. (On était vendeurs de paniers dans le village)
J'ai enveloppé Jurnee dans la plus douce des couvertures… Je l'ai embrassée sur le front comme je le faisais tout le temps… Lorsque je l'ai
posé dans le panier, elle souriait et balbutiait tout en jouant avec une cuiller en bois qu'elle mordillait. Elle va me manquer. Son visage
si rayonnant, ses petites joues rondelettes et ses beaux yeux verts… Je regrette de ne pas pouvoir la voir grandir et s'éveiller mais j'ai
longtemps réfléchis et la faire partir, seule, et la meilleure solution. Georges me conseillât de partir avec elle mais une femme et son bébé
est bien plus voyant qu'un panier accroché derrière un chien. C'est celui de nos feus voisins. J'accrocherai le panier sur une luge qui sera
attaché au dos du chien et je l'enverrai promener dans la forêt en espérant qu'il court et s'enfui au plus loin de cette terre ! Celle où est
née cette enfant…On m'a dit qu'il y avait un lac qui partageait les terres du Nord à celles de Sud. Le chien ne pourra pas le traversait
mais il y aura des gens la-bas… Peut-être en faites-vous partis… Surtout préparez-vous à affronter la guerre menée par Del Capiton.
Ou mieux, partez ! Courez et enfuiez-vous loin de ce pays !
L'encre commence à manquer… Je vais devoir cesser d'écrire. Pourtant cette lettre réunit tous mes espoirs pour l'avenir de ma fille.
Et Dieu sait si mes espoirs sont grands ! " Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir " …
Que Dieu vous garde ! Adieu !
Jeanne
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